La crise COVID-19 est venue aggraver une crise alimentaire sévère qui touche déjà 40% de la population (Analyse IPC Oct 2019). La pandémie COVID-19, apparue en Chine en décembre 2019, a déjà atteint plus de 218 pays et plus de 4 millions de personnes sont déjà victimes. Les premiers cas de contamination en Haïti ont été signalé le 19 mars 2020, aujourd’hui (26 octobre 2020) le nombre de victimes s’élèvent à 9026 dont 232 décès. Des restrictions et / ou des mesures de quarantaine sont mis en place par les pays affectés afin de réduire la transmission et freiner la propagation du virus. Le gouvernement haïtien a décrété l’état d’urgence sanitaire, en mars 2020, qui a été renouvelé en avril en imposant également toute une série de mesures en vue d’en limiter la propagation.
Tant sur le plan international que national, le choc induit par la pandémie COVID-19 a des conséquences négatives sur l’économie et les chaines d’approvisionnement alimentaire. Sur le plan international, le choc se traduit par des perturbations au niveau de l’offre, de la demande et des chaines de distribution. Sur le plan national, outre les perturbations de l’offre, de la demande et des chaines d’approvisionnement, il se traduit par des changements dans les moyens de subsistance et les stratégies d’adaptation des populations.
De plus, en raison des restrictions imposées par le gouvernement, les agences humanitaires ainsi que le gouvenement ont éprouvé de grandes difficultés à mener leurs activités en raison de problèmes logistiques et sécuritaires. A souligner que ces activités étaient déjà affectées par des mouvements de protestation de large ampleur au cours des mois de septembre à novembre 2019.
De surcroit, beaucoup d’incertitude planent en ce qui concerne la performance de la campagne agricole en raison, d’une part, du manque d’appui en intrants agricoles nécessaires pour la mise en place de la campagne agricole et, d’autre part, des conditions agro-climatiques encore une fois peu clémentes.
Cette succession de chocs a aggravé la situation de précarité dans laquelle se trouvaient des millions d’Haïtiens à l’échelle du pays.
Dans ce contexte, il s’avère nécessaire de disposer d’informations pertinentes sur les impacts de la pandémie sur la disponibilité et l’accessibilité alimentaire, les moyens de subsistances et les stratégies d’adaptation des populations afin de pouvoir faire la mise à jour des cartes IPC et l’estimation de la population en situation d’insécurité alimentaires ; ce qui permettra au gouvernement haïtien et aux acteurs du secteur sécurité alimentaire de mieux orienter leurs interventions.
De ce fait, la CNSA et ses partenaires (USAI, FAO, PAM etc.) ont réalisé une évaluation rapide de l’impact de la COVID-19 sur la sécurité alimentaire des ménages ruraux et urbains dans l’objectif de pouvoir alimenter la mise à jour de l’IPC au mois de septembre 2020.